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Le blog de la Mère Casse-Pieds
13 juin 2009

Séjour à la mat' écourté!

Il est environ 22h lorsqu'on me remonte en chambre avec Anna.

J'ai fait en sorte d'obtenir une chambre seule pour que mon homme puisse rester avec moi et qu'on soit tranquilles... Mais visiblement les chambres sont toutes prises... On me met donc dans une chambre double en m'assurant que dès qu'une chambre seule se libère elle est pour moi.

La fête continue. Après toute cette merde des jours précédents, même une chambre seule c'est trop demander. Fichtre. Bon allez, ce n'est pas si grave.

Mais du coup l'homme est forcé de quitter les lieux. On vient de rencontrer notre fille mais il doit partir. Je trouve ça complétement minable la place qu'on accorde alors au papa.

Il est minuit, l'homme s'en va.

Ce sont Florence et Valentine qui m'ont montées en chambre et là... je n'ai encore vu aucune sage-femme de l'étage, personne n'est venu me voir. Ca commence vraiment bien.

J'attends donc qu'on passe me voir avant de dormir. J'ai toujours la perfusion d'ocytocine qui coule et j'ai eu une péridurale, j'ai donc interdiction de me lever seule...

Une femme entre enfin dans la pièce. Je ne saurai pas vous dire quelle profession elle exerce. Toujours est-il qu'elle est entrée, ne m'a pas dit bonjour, ne s'est pas présentée et s'est approchée du lit d'Anna pour lui faire les contrôles.
J'crois rêver, j'suis tombée où? Je viens d'accoucher je mérite pas qu'on m'accorde un peu d'attention? Connasse. 

Une sage-femme vient enfin me voir, il doit être 1h, elle se présente et s'excuse de ne venir que maintenant. Le service déborde, elles courent partout (cela n'excuse rien selon moi mais passons). Les contrôles faits je peux enfin me reposer.

Mais je fais comment pour dormir? Je viens de mettre un bébé au monde, l'excitation est trop forte pour laisser la place au sommeil. De plus je n'arrive pas à décrocher le regard de ma fille, je vérifie sans cesse si elle respire (si une maman qui n'a jamais vérifié que son bébé respire bien existe, qu'elle se manifeste!), si elle va bien...

Je finis quand même par m'assoupir un peu. Le tout entrecoupé de tétées. Je met directement ma fille seule au sein, étant donné que personne n'a de temps à m'accorder. J'écoute mon instinct, me souvient de quelques notions que j'ai et en route. Anna semble bien prendre le sein.

Le jour se lève, ma fille dort sur moi. J'attends que le temps passe et que mon mari arrive, il me manque.

La journée va se dérouler au rythme des soins et des visites du gynéco et du pédiatre. Ici ce n'est pas le rythme du bébé qu'on suit. Bébé est entrain de manger... Peu importe, le pédiatre est là il faut y aller. Bébé dort... Peu importe, il faut le réveiller, car il y a des soins à faire. Je comprends qu'il est difficile de faire différement, j'en suis bien consciente, mais je ne veux pas qu'on dérange ma fille, je ne veux pas qu'on la fasse pleurer.
C'est incroyable ce genre de sentiments, d'émotions qui me traversent, je ne supporte rien. Je suis à cran. Je ne veux que ma fille et mon homme, les autres m'insuportent. Je ne me reconnais plus.

En soirée on m'annonce qu'on va me mettre dans une chambre seule, hourra. Je déménage donc. Je propose à mon mari de rester un bout de la soirée avec moi avant de rentrer se reposer (qu'au moins l'un de nous dorme...).
Mais la soirée débute mal, la petite commence à pleurer vers 22h sans s'arrêter, je panique et demande à l'homme de rester avec moi jusqu'à ce qu'elle se calme. J'ai le coeur brisé, j'ai trop mal de l'entendre pleurer comme ça. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas ce qu'elle a.

La connasse de la nuit précédente entre dans notre chambre car elle entend la petite pleurer. Elle nous propose de la prendre et de la mettre à la pouponnière pour que je puisse dormir.
Tu déconnes?? Elle a passé 9mois (et demi) dans mon ventre, elle vient de naître, elle a besoin de MOI! Je vais pas aller étouffer ses pleurs à des kms de ma chambre pour pouvoir dormir!! Elle reste avec moi, point. 

Les minutes passent, les heures passent, Anna pleurt encore et encore sans s'arrêter. Impossible de la calmer. Ni le sein, ni les bras, ni les ballades ne la calment. Mon mari la porte et la ballade avec une patience infinie et moi je pleurs dans la salle de bain, ça en est pathétique.

Je suis à bout de force, je suis tellement fatiguée que je me demande si les choses s'arrangeront un jour (et oui la fatigue mène au pathos un peu...), si j'arriverais à m'occuper de ma fille, etc... Bonjour baby blues, nous y voilà.

Bref, une nuit affreuse, la petite ne s'endormira dans mes bras qu'à 6h, mon mari ronflant à côté de nous dans un fauteuil.

Puis soudain je comprends (et non je ne dors toujours pas) qu'il faut qu'on s'en aille, qu'on rentre chez nous, vite. Je comprends que le personnel de cette mat' ne m'est d'aucun secours et que c'est chez nous qu'on sera bien.

C'est comme ça que nous avons quitté la mat' le samedi 16 mai, dans l'après-midi, pour nous retrouver tous les 3 en famille.


Le récit de notre épopée à la maternité se termine ici (enfin). Je garde un souvenir affreux de tout ça, hormis la naissance de notre fille... Cela peut paraître excessif, mais j'ai eu beaucoup de mal à me remettre de tout ça. Je me suis sentie abandonnée par un personnel que je qualifierais d'incompétent pour la plupart... J'ai beaucoup pleuré les jours suivants, j'ai souvent remis ma capacité d'être maman en question, j'ai souvent pensé à abandonner l'allaitement, etc. Heureusement j'ai été très entourée par mon mari et ma famille et je me suis reposée comme j'ai pu en vivant au rythme d'Anna. 

Ma fille aura un mois demain et je ne doute plus de mes capacités d'être une bonne maman. Je l'aime plus que tout au monde et malgré la fatigue, cette nouvelle vie, c'est que du bonheur!
 

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Commentaires
N
Désolé que tu ai vécu cela !!! Mais je dois dire que pour moi ton récit refléte en partie le manque d'humanité face à l'accompagnement de la grossesse, de l'accouchement et de la parentalité des maternités et des hôpitaux en France. C'est pourquoi j'ai choisi l'accouchement à domicile qui d'ailleurs devrait être proposé plus facilement aux futurs parents lorsque la grossesse se passe bien je trouve !!!
P
Ma pauvre... Quelles desillusions!!! Merci pour cette vérité criante, qui va m'éviter de me faire des films et donc d'être déçue!!!
N
pfff !! arrête de me faire perdre les eaux des yeux !! tu as raison : tu es une super maman et ton instinct te l'a prouvé en te faisant quitté cette mater de fous très vite !!<br /> bisous à anna et à papa !!
V
Bonjour,<br /> je viens de lire ton récit de ton séjour à la mat j'ai vécu la même chose que toi, j'ai ressenti la même chose que toi. D'un coté cela me rassure, d'un autre, je trouve cela vraiment inquiétant de laisser ces mamans vivre cela... on nout conseille d'allaiter, nous alerte du baby blues, etc... il faut faire tout ce qu'il faut, et les conditions pour accueillir toutes ces petites vies nouvelles avec leur maman dans cette aventure extraordinaire sont vraiment inhumaines !<br /> J'espère que tu te remets tout de même. Bises à toi et à bébé.
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