Ma grenouille n'ayant pointé le bout de son nez de son propre chef, j'ai été obligée de subir le tant redouté déclenchement! En voilà le récit...
L'homme et moi-même nous rendons à la mat' le mardi 12 mai pour 8h sans savoir réellement ce qui nous attend...
L'entrée administrative étant faite, nous sommes conduits au 4ème étage, "le prénatal". Nous attendons en salle d'attente qu'une sage-femme vienne nous chercher, un autre couple est là, attendant visiblement la même chose...
Je suis à ce moment-là morte de trouille à l'idée d'accoucher... Mais c'est sans savoir alors que c'est bien loin d'être pour tout de suite!
La sage-femme arrive, elle est jeune et a l'air franchement agréable, ça me rassure un peu. Elle nous demande de la suivre avec l'autre couple et nous accompagne dans notre chambre. Je partagerai donc ma chambre avec la femme de la salle d'attente... Soit.
Elle nous explique en quoi consiste la provocation: La procédure débute par des comprimés qui doivent être placés derrière le col, ceux-ci favorisant la dilatation et provocant généralement des contractions pouvant mener à un début de travail... Généralement il s'agit d'en placer un toute les 4h et ceci jusqu'à 5 comprimés maximum!
Je comprends que ça peut être très long...
Et là, elle ajoute que les salles d'accouchement sont pleines et que du coup elle ne peut pas commencer la procédure... Hahaha. Génial. Elle vient cependant faire les contrôles généraux: Tension, palpation du bidon, questions diverses et variées, etc. et me colle au premier monito pour voir comment va bébé! Bébé va bien mais bébé dort, il faut donc le stimuler, hop un jus d'orange pour moi! Monito en ordre... On peut aller s'balader un moment avec l'homme vu que rien n'presse!
Nous sommes de retour vers 11h, la sage-femme me recolle au monito et me fait un touché, le col est ouvert à 1 doigt large, il est mou mais encore long et postérieur. Elle me pose enfin le premier comprimé et me laisse encore une heure au monito pour voir comment bébé réagit. Puis elle me libère, je peux aller me balader à nouveau et revenir vers 15h pour le prochain comprimé...
15h, de retour en chambre, la gentille sage-femme revient et nous annonce qu'en salles d'accouchement c'est toujours le rush et qu'on leur demande de freiner la manoeuvre. Donc pas de 2ème comprimé pour le moment. J'hallucine, avec l'homme on a vraiment l'impression d'être des pantins... Je suis gavée. Mais je gère.
A 18h on me pose enfin le 2ème comprimé, après un nouveau TV, monito et jus d'orange bien sur... Et rebelote s'en suit un monito d'une heure.
Et on attend, encore et encore. On est devenu des pros de l'attente.
A 22h je suis allongée dans mon lit un peu vaseuse, l'homme à côté de moi. J'entends littéralement un "ploc", je regarde chéri "Oh Oh j'crois que je perds les eaux. Je me lève du lit et cela se vérifie. C'est le déluge intra-jambierintra-jambier... Je déambule en serrant les jambes jusqu'à la salle de bain, l'homme avec moi. Je me met dans la douche, je suis trempée. Ça coule à n'en plus finir, je me douche et quand je veux m'essuyer re plouf. Argh. J'arrive enfin à me mettre au sec un instant...
La situation est comique et j'suis heureuse à ce moment, j'ai l'impression que ça y est les choses sérieuses vont commencer.
Je ne sais alors pas à quel point je suis loin d'en avoir fini...
L'équipe de nuit arrive, la veilleuse impose propose à l'homme de rentrer dormir, que ça nous fera du bien de relâcher la pression et de nous reposer. Elle ajoute que de toute façon on ne va pas placer le 3ème comprimé étant donné que j'ai rompu la poche des eaux. Elle veut laisser une chance à mon corps de se mettre en route suite à cette rupture (je suis alors à 2 doigts de pleurer, mais toujours, je gère). Je laisse donc mon amoureux partir, le coeur serré.
Je me met au lit à minuit et tente de dormir un peu, mais j'ai mal au ventre, régulièrement. Environ toutes les 5 minutes je sens une douleur assez forte... J'envoie un sms à l'homme "je contracte aux 5 minutes, c'est peut être pour cette nuit". J'ai mal mais j'suis contente.
En même temps j'entends ma collègue de chambre souffler de plus en plus fort et de plus en plus souvent. Puis elle commence à déambuler dans la chambre. Elle se tord de douleur, les contractions sont très rapprochées. Je lui conseille de sonner la sage-femme. Il est alors 2h du matin... La SF arrive et fait un contrôle à ma voisine: elle est dilatée à 4, le travail a commencé, elle est descendue en salle d'acc... Et moi?
La SF remonte et range la chambre... A 3h du mat! Connasse. J'commence à perdre patience. Et pour couronner le tout, je n'ai plus mal. Rien de rien. Je pleurs un coup et me force à fermer les yeux. Je suis épuisée mais ne trouve pas le sommeil. Je me sens seule. J'ai l'impression que mon tour ne viendra jamais, que je ne rencontrerais jamais mon bébé.
Bilan 1ère journée: 2 comprimés placés, une rupture spontanée des membranes, aucune contraction n'apparaissant au monito, beaucoup de jus d'orange avalés, quelques larmes versées, à peine 2h de sommeil encaissées.